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Le secret du Cantique des Cantiques

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LE CANTIQUE DES CANTIQUES : UNE ÉNIGME RÉSOLUE ?

(Illustration : Cantique des Cantiques, Marc Chagall)

« Le monde entier ne vaut pas le jour où le Cantique des cantiques a été donné à Israël »
parole du Rabbi Akiva dans la Michna Yadaïm III, 5

Une page de l’interprétation de Rachi du Cantique des Cantiques, XIe

De l’avis unanime des critiques, le Cantique des cantiques est le plus beau chant d’amour que l’on n’ait jamais écrit. Il est aussi le livre le plus obscur de l’Ancien Testament, celui qui n’a cessé de fasciner les exégètes par son étrangeté, avant de devenir le centre d’intérêt de tous ceux qui voient en lui le summum de la révélation biblique. Pourtant, le cantique attribué au roi Salomon ne donne pas vraiment l’impression d’être un livre religieux, puisqu’il se présente sous la forme d’une compilation de poèmes déclamés par un couple d’amoureux dont les propos possèdent de forts accents érotiques… On ne saurait donc s’étonner s’il fallut attendre le Ier siècle de l’ère chrétienne pour que les juifs acceptent de l’inclure au sein de leur canon, en décidant de le ranger entre l’Ecclésiaste et le Livre de la Sagesse. Toutefois, sans l’autorité décisive du rabbi Akiva, le cantique par excellence aurait sûrement été relégué parmi les œuvres interdites, comme nous le confirment ces propos d’Adolphe Lods rapportés par Carlo Suarès : « La canonicité du cantique fut très contestée. On hésitait, en effet, entre l’autorité du nom de Salomon, d’une part, et le caractère profane que l’on trouvait au livre, attesté par Tosefta Sanhedrin XII. Et les rabbins étaient disposés à « cacher » le livre, c’est-à-dire à le déclarer, non pas profane, mais secret, interdit à la lecture courante ». Ainsi, la divulgation de ce livre relèverait presque du miracle, car nul homme en dehors d’Akiva n’aurait pu convaincre ses contemporains que le plus « sulfureux » des cantiques avait vraiment sa place dans les Saintes Écritures. La grande réputation dont jouissait Akiva lui permettait d’imposer ses idées sans trop de difficultés, en dépit du fait qu’il se distinguait nettement des autres rabbins. Si nous savons assez peu de choses sur la vie de cet homme (né aux environs de l’an 40) qui serait mort en martyr pour s’être opposé à la domination des romains, la tradition est formelle sur un point : Akiva était un kabbaliste connaissant le secret des lettres « couronnées ». Détenteur d’un savoir lui ayant fait retrouver le sens caché de la Torah, ce maître en Israël était sans doute le mieux placé pour juger de la valeur du Cantique, en laissant entendre qu’il fallait l’interpréter comme une allégorie de la relation d’amour que Yahvé entretient avec son peuple (une vision reprise par les chrétiens qui verront dans le Bien-Aimé et la Bien-Aimée les figures du Christ et de son Église). Cependant, la Kabbale a toujours interdit de lever le voile sur ces arcanes que l’on doit cacher aux non-initiés. Aussi, il est probable qu’Akiva n’ait révélé qu’une infime partie des mystères qu’il avait découverts dans le Cantique… Et depuis que le fameux rabbi réussit à faire reconnaître le caractère sacré de ce livre, un nombre considérable d’érudits tenta de percer ses énigmes, parfois en y consacrant leur vie entière (à l’instar d’Origène, l’illustre père de l’Église, ou de Saint Bernard qui écrivait son 86ème sermon sur le Cantique le jour même de sa mort). On ne saura jamais combien de ces chercheurs – illustres ou inconnus – ont réellement atteint leur objectif. Mais la question qui se pose désormais est la suivante : peut-on encore lire le Cantique des cantiques à la façon des kabbalistes ? Les remarquables travaux de Carlo Suarès nous ont prouvé que cela était toujours possible pour quiconque apprend à déchiffrer le langage codé des lettres-nombres (Authioth) de l’alphabet hébreu. Néanmoins, comme l’enseignait Akiva, TOUT est symbole dans les livres saints, et la solution du Cantique réside justement dans ces « mots-images » qui prennent un nouveau sens lorsqu’on les éclaire à la lumière de la Kabbale.

Il est écrit dans le Premier Livre des Rois que l’héritier du trône de David débuta son règne en épousant la fille du pharaon : « Salomon devint le gendre de Pharaon, le roi d’Égypte ; il prit pour femme la fille de Pharaon et l’introduisit dans la cité de David, en attendant d’avoir achevé de construire son palais, le Temple de Yahvé et le rempart de Jérusalem » (Chapitre 3, Verset 1). Ce passage de l’Ancien Testament a fait croire que c’était la passion de Salomon pour sa première épouse qui lui aurait inspiré le Cantique des cantiques où, dès le prologue, nous trouvons ce passage semblant évoquer l’introduction de l’Égyptienne dans la ville de David : « Le roi m’a introduite en ses appartements » (Chapitre 1, Verset 4). Seulement, les premiers versets du Cantique nous détrompent immédiatement sur l’identité de l’auteur : « Qu’il me baise des baisers de sa bouche. Tes amours sont plus délicieuses que le vin ; l’arôme de tes parfums est exquis ; ton nom est une huile qui s’épanche, c’est pourquoi les jeunes filles t’aiment » (Chapitre 1, Versets 2 à 4). Il est évident que si ce chant avait été composé par Salomon en personne, le légendaire souverain se serait exprimé autrement qu’à travers la bouche de la Bien-Aimée… De plus, celle-ci va occuper le premier rôle du début jusqu’à la fin, comme si son point de vue était beaucoup plus important que celui du Bien-Aimé. En revanche, l’amante au teint hâlé qui se dit « noire et pourtant belle » nous fournit un indice supplémentaire sur ses liens avec l’Égypte, le pays de la TERRE NOIRE (celle que vient fertiliser le limon du Nil en lui donnant sa couleur sombre, et que l’on retrouve dans les représentations de la déesse Isis ayant elle-même inspiré la statuaire de nos vierges noires). Mais, par dessus-tout, le Cantique présente d’étonnantes similitudes avec les chants d’amour égyptiens qui, eux-mêmes, constituent un genre littéraire unique.

Apparus pendant la période du Nouvel Empire, les chants poétiques de l’ancienne Égypte ont sûrement été une source d’inspiration pour l’auteur de notre cantique. Car, ainsi que nous le conte un des papyrus découverts en 1928 dans la chapelle funéraire de Deir elMedineh, ces poèmes nous dépeignent exactement la même tragédie que vivent les amants lorsqu’ils sont séparés l’un de l’autre : « Il y a sept jours hier que je n’ai pas vu l’Aimée. La maladie s’est introduite en moi, au point que je me trouve dans un état où mon corps est lourd, et que je perds conscience de moi-même. Si les médecins venaient à moi, leurs remèdes ne m’apaiseraient pas. Les prêtres ritualistes, guère d’issue par leur entremise. On ne peut identifier ma maladie. Il n’y a que le fait de me dire « La voici ! » qui me guérisse. Il n’y a que son nom qui me soulage. Il n’y a que les allées et venues de ses messages qui guérissent mon cœur. Plus utile pour moi l’Aimée que quelque remède que ce soit. Elle est plus efficace pour moi que le corpus médical. Mon salut serait qu’elle entre du dehors. Je la verrais, et alors je retrouverais la santé. Ouvrirait-elle son œil que mon corps se revigorerait. Elle parlerait, et alors je reprendrais force. Il me faudrait l’embrasser afin qu’elle écarte de moi le mal. (Mais) cela fait sept jours qu’elle m’a laissé ! » D’une façon identique, la Bien-Aimée du Cantique réclame les baisers de son Bien-Aimé, parce que c’est le seul moyen pour elle de guérir de ce « Mal d’Amour » qui lui fait dire, telle une moribonde implorant sa guérison : « Soutenez-moi avec des gâteaux de raisin, ranimez-moi avec des pommes, car je suis malade d’amour » (Chapitre 2, Verset 5). Plus loin, le Cantique nous laisse encore entendre que la quête du Bien-Aimé va littéralement la conduire jusqu’au trépas : « J’ai ouvert à mon bien-aimé, mais tournant le dos, il avait disparu ! Sa fuite m’a fait rendre l’âme » (Chapitre 5, Verset 6). A partir de cet instant, la Bien-Aimée ne pourra plus échapper à la mort… jusqu’à ce que le Bien-Aimé ne revienne s’unir à elle pour la RAMENER A LA VIE. Et, dès lors, nous comprenons que cette folle histoire d’amour dépeint en termes imagés la rédemption ou le « rachat » de la Chair (mortelle) par l’Esprit (éternel) qui réside en elle, comme nous le raconte d’une manière tout aussi symbolique le roman de Joseph et Aséneth. Attribué à un juif vivant en Égypte au Ier siècle de notre ère, le livre intitulé « la Prière d’Aséneth » (d’après le titre que lui donne la tradition) est un curieux ouvrage dont la trame s’appuie sur ce court passage de la Genèse évoquant le mariage entre Joseph, le fils « bien aimé » de Jacob, et l’égyptienne Aséneth : « Le Pharaon surnomma Joseph SaphnatPanéach et lui donna pour femme Asenet, fille de Putiphar, prêtre d’On » (Chapitre 41, Verset 45). Rappelant étonnamment la mésalliance de Salomon avec la fille du Pharaon, le mariage de Joseph – rebaptisé Saphnat-Panéach qui signifie « Dieu dit : il est vivant » – avec Aséneth ou la femme « vouée à la déesse Neith » est le thème central du roman, mais cet étrange récit demeure incompréhensible si on le considère comme une simple transposition de l’histoire rapportée dans la Genèse. S’exprimant en grec, son auteur anonyme incite le lecteur à regarder au-delà des apparences, en recourant constamment au procédé de l’allégorie. Selon cette méthode, il donne au père d’Aséneth le nom de Pentéphrès afin de désigner à la fois le « père de l’épouse » (traduisant le mot grec Pentéros utilisé pour la racine du nom) et l’homme en deuil qui est « tout en cendres » (en formant un jeu de mots avec Pan, « tout », et Téphra, « cendres ») ; ce dernier contrastant singulièrement avec le personnage « solaire » de Joseph qui fait une entrée éblouissante dans la maison de Pentéphrès : « Joseph portait une merveilleuse tunique blanche, et, autour de ses épaules, un vêtement de pourpre en lin tissé d’or. Une couronne d’or était posée sur sa tête ; autour de la couronne, douze pierres précieuses faisaient étinceler douze rayons d’or ; il tenait dans sa main droite un sceptre royal, et, de l’autre, un rameau d’olivier chargé de fruits ». Remarquons que Joseph possède un aspect aussi radieux que le Bien-Aimé du Cantique qui se reconnaît entre dix mille avec sa tête « d’un or pur » (Chapitre 5, Verset 11). Et à la seconde où elle posera les yeux sur Joseph, Aséneth s’éprendra de ce fils de Dieu en s’écriant : « Quel homme pourrait engendrer une telle beauté, quel sein enfanter une telle lumière ? »

Bien que l’égyptienne soit d’une nature « inférieure » à la sienne, Joseph reconnaît en elle une SŒUR lorsqu’il apprend que « c’est une vierge qui hait tout homme ». Ce lien de parenté (le même que revendiquent les amants du Cantique) nous est confirmé par l’attitude de Pentéphrès qui, montrant le fils de Jacob, dit à sa fille : « Approche et embrasse ton frère ». Mais en dépit de sa beauté sans égale, Aséneth se voit repoussée par Joseph expliquant ainsi son geste : « Il ne convient pas à un homme pieux, qui bénit de sa bouche le Dieu vivant, qui mange le pain béni de la vie, qui boit la coupe bénite de l’immortalité, et qui est oint de l’onction bénie d’incorruptibilité, d’embrasser une femme étrangère qui, elle, bénit de sa bouche des idoles mortes et muettes, mange à leur table le pain d’étouffement, boit, au cours de leurs libations, la coupe de traîtrise, et est ointe de l’onction de perdition ». Les paroles de Joseph laissent parfaitement entrevoir le péril qui menace la belle égyptienne, celle-ci étant condamnée à mourir parce qu’elle n’a pas encore goûté au Pain de la Vie… Devenue consciente de l’horreur de sa condition, la fille de Pentéphrès implore de ses yeux baignés de larmes la bénédiction de Joseph, avant d’aller s’enfermer dans sa chambre où elle revêt une tunique noire « couleur de suie ». Après quoi, renonçant aux dieux de l’Égypte, la jeune vierge se débarrasse de toutes ses richesses pour porter le deuil d’elle-même : « Elle se ceignit les reins d’un sac, elle dénoua la tresse de ses cheveux et les couvrit de cendre. Elle se frappa la poitrine à coups redoublés, de ses deux mains, et se jeta sur la cendre, en pleurant amèrement, et gémit toute la nuit jusqu’à l’aube. Au matin, elle se leva et voici ce qu’elle vit : la cendre sous elle, trempée par ses larmes, était devenue un limon. Aséneth tomba le visage dans la cendre, une deuxième fois, et elle y resta jusqu’au coucher du soleil. Ainsi fit-elle pendant sept jours, sans goûter à rien ».

Tout comme la Bien-Aimée du Cantique dont elle a revêtu la noirceur, Aséneth découvre que « l’amour est fort comme la Mort » (Cantique des cantiques, Chapitre 8, Verset 6) et que son destin est de retourner à la poussière, ainsi que le rappellent ces mots d’Abraham : « Je suis bien hardi de parler à mon Seigneur, moi qui suis poussière et cendre » (Genèse, Chapitre 18, Verset 27). Mais le HUITIÈME JOUR, Aséneth se relève de son lit de cendres pour recevoir la visite d’un envoyé du ciel venu lui annoncer la fin de son deuil : « Elle leva les yeux et vit un homme en tout point semblable à Joseph par la robe, la couronne et le sceptre royal. Mais son visage était comme l’éclair, ses yeux étaient comme l’éclat du Soleil, les cheveux de sa tête comme une flamme ardente, ses mains et ses pieds comme du fer rougi au feu. A cette vision, Aséneth tomba le visage contre terre, dans la crainte et le tremblement. L’homme lui dit : « Rassure-toi, ne crains rien, lève-toi et je te parlerai. Aséneth se leva et l’homme ajouta : « Ote la tunique noire que tu as revêtue, le sac de tes reins, secoue la cendre de ta tête et lave ton visage d’eau vive. Puis revêts une robe nouvelle, immaculée, ceins tes reins de ta ceinture brillante, la double ceinture de la virginité. Reviens ensuite vers moi, et je te dirai les paroles qui te sont destinées ». Le changement de robe symbolisant un changement de nature, Aséneth doit recevoir un nom plus conforme à sa nouvelle condition. C’est pourquoi l’homme céleste lui annonce qu’elle s’appellera désormais « Ville de Refuge » (en faisant d’elle le symbole de la Nouvelle Jérusalem). Et pour achever sa métamorphose, il l’invite à partager la nourriture des Immortels sous la forme d’un rayon « blanc comme neige et plein de miel, dont émanait un effluve pareil à l’odeur de vie » ; ce RAYON DE MIEL que le Bien-Aimé du Cantique va chercher dans le jardin de sa Bien-Aimée : « J’entre dans mon jardin, ma sœur, ma fiancée, je cueille ma myrrhe et mon baume, je mange mon rayon avec mon miel, je bois mon vin avec mon lait » (Chapitre 5, Verset 1).

L’histoire de Joseph et Aséneth présente trop de ressemblances avec le Cantique des cantiques pour que le premier ne soit pas une version « romancée » du second. En revanche, les deux livres divergent sur un point essentiel car, tandis que les amants du Cantique se retrouvent constamment pour mieux se perdre, Joseph va sceller une alliance éternelle en se mariant avec la femme TRANSFIGURÉE qui sera devenue digne de lui : « Aséneth se pencha sur l’eau du bassin au-dessus de la conque. Son visage était comme le soleil, et ses yeux comme l’étoile du matin à son lever… Quand il la vit, Joseph lui dit : « Viens ici, près de moi, vierge sainte, car j’ai reçu du ciel une bonne nouvelle qui m’a tout dit sur toi. » Joseph étendit la main et serra Aséneth dans ses bras, et elle fit de même ; ils s’embrassèrent longuement et se ranimèrent mutuellement de leur souffle ». Le verbe « ranimer » nous indique qu’il ne s’agit pas d’un simple baiser entre fiancés, mais du BAISER DE DIEU qui symbolise chez les kabbalistes la fusion entre le principe divin (l’époux) enfoui au sein de notre enveloppe charnelle (l’épouse). Toutefois, à l’époque où fut rédigé le cantique de Salomon – aux environs du IVe siècle avant notre ère – le processus des noces spirituelles restait du domaine de l’abstrait, y compris pour les hommes les plus pieux qui n’y voyaient qu’une métaphore de l’âme aspirant à se fondre dans la divinité ; alors que l’auteur du roman de Joseph et Aséneth était en mesure de s’en faire une idée beaucoup plus concrète, puisqu’il aurait écrit son oeuvre quelques années seulement après la mort et la résurrection d’un dénommé Jésus… D’ailleurs, dès le quatrième chapitre du roman, le lecteur attentif découvre un détail se rapportant directement à l’histoire de la Passion : « Alors Pentéphrès poursuivit : « Voici, Joseph, le Fort de Dieu, vient chez nous aujourd’hui ; c’est lui le chef de toute l’Egypte ; Pharaon l’a nommé chef de notre pays et il approvisionne en blé toute la contrée pour la sauver de la famine à venir. Joseph est un homme pieux, tempérant et vierge, comme toi aujourd’hui ; c’est aussi un homme puissant par sa sagesse et sa science ; l’Esprit de Dieu est sur lui et la Grâce du Seigneur est avec lui. Viens, mon enfant, je te donnerai à lui pour femme ; tu seras son épouse et il sera ton époux à jamais. » Quand Aséneth eut entendu les paroles de son père, une abondante sueur de sang se répandit sur elle, elle éprouva une violente colère, et lançant des regards obliques, elle s’écria : « Pourquoi, mon seigneur et père parle-t-il ainsi, et veut-il me livrer comme une prisonnière à un homme d’une autre race, un exilé vendu en esclavage ? »

Pour un texte aussi ancien, l’allusion à la sueur de sang – cette pathologie rarissime à laquelle la médecine moderne a donné le nom d’hématidrose ou « rosée de sang » – est tout à fait exceptionnelle, et elle ne trouve d’équivalent que dans ce passage de l’évangile de Luc relatant la nuit d’agonie que vécut Jésus avant son arrestation : « Entré en agonie, il priait de façon plus instante, et sa sueur devint comme de grosses gouttes de sang qui tombaient à terre » (Chapitre 22, Verset 44). Jusqu’à la seconde moitié du XXe siècle, on pouvait croire que cette description n’était qu’une fantaisie de l’auteur ayant voulu accentuer l’aspect dramatique de la situation. Mais, grâce aux analyses effectuées sur le Saint Suaire depuis plus de trente ans, nous détenons aujourd’hui la preuve que le corps de l’homme enveloppé dans le linceul de Turin a bel et bien subi les terribles effets de l’hématidrose, comme le remarque pertinemment Dominique Daguet : « Les taches de sang sur le linceul présentent une couleur rosée étonnante pour du sang vieux de 20 siècles : vivacité de la couleur due à la présence de bilirubine, substance qui provient de la dégradation de l’hémoglobine et responsable de la couleur brune des fèces. Elle apparaît normalement lors des jaunisses, mais aussi lorsque le sujet, souffrant d’une souffrance absolument intolérable – l’on peut alors parler d’angoisse profonde, atteignant aux racines de l’être – présente le symptôme de la sueur de sang ou hématidrose ».

Compte tenu du caractère hautement symbolique du roman de Joseph et Aséneth, nous sommes amenés à nous demander pourquoi son auteur a tenu à évoquer la « sueur de sang » de la future épouse. En admettant que le scribe anonyme ait eu connaissance de l’hématidrose qui frappa Jésus de Nazareth (dont le nom, tracé en lettres grecques, apparaît distinctement sur les écritures relevées sur le linceul de Turin), il reste à découvrir pour quelle raison un juif vivant en Égypte a choisi de dépeindre le personnage d’Aséneth comme une réplique féminine de l’homme revenu d’entre les morts… Pour résoudre cette nouvelle énigme, il faut se souvenir qu’aux yeux du peuple d’Israël, l’Égypte représente traditionnellement la TERRE DE L’ESCLAVAGE. C’est la raison pour laquelle les kabbalistes ont associé son image aux contraintes liées à la condition humaine, et plus spécialement à la tyrannie exercée par nos corps dont nous devons en permanence assouvir les besoins, tout en sachant que ces derniers sont condamnés à mourir dès le moment où ils viennent au monde. Claude Clément nous rappelle également que pour l’homme de la kabbale, la fuite d’Égypte n’est pas « un acte historique, mais un symbole d’initiation au principe de vie, une résurrection ». En l’interprétant selon l’optique kabbalistique, le mariage de la « fille de l’Égypte » avec le Fort de Dieu (surnom donné à Joseph) devient donc une métaphore de l’Union Sacrée que les élus doivent réaliser pour atteindre le lieu de la délivrance, cette Terre Promise où coulent le LAIT et le MIEL qui font la beauté de la Bien-Aimée : « Tes lèvres, ô fiancée, distillent le miel vierge. Le miel et le lait sont sous ta langue » (Cantique des cantiques, Chapitre 4, Verset 11). Remarquons aussi que lorsqu’ils sont associés, ces deux aliments symbolisent l’accomplissement de la promesse messianique, ce que nous confirment ces propos d’Albert Soued : « Le lait au miel est un mélange harmonieux de caractéristiques lunaires (lait) et solaires (miel). Savourer ce mélange exquis et parfumé, onctueux et translucide, c’est renaître à la vie… Ces deux produits nous ramènent loin en Eden où l’arbre de la connaissance du bien et du mal côtoyait l’arbre de vie au milieu du Jardin. La Tradition dit que ces deux arbres seront confondus aux temps messianiques quand la connaissance sera universelle et que le mal aura été extirpé de l’univers, c’est-à-dire quand le miel ne fermentera plus et qu’on pourra le manger avec ses rayons. Le mélange du lait et du miel annonce la fin de l’Exil ». Mais depuis qu’Adam et Eve ont été chassés du Paradis, c’est l’ensemble de l’humanité qui s’est retrouvée bannie de sa céleste patrie. Telle est, du moins, la première leçon que nous enseigne la Bible. Néanmoins, suivant le principe qu’il n’y a pas de mal sans remède, les Saintes Écritures affirment que nous serions en mesure de « restaurer » ce qui a été brisé. A condition de suivre le glorieux exemple d’Aséneth dont le véritable visage se dévoile à travers celui de la plus mystérieuse divinité du panthéon égyptien.

Nous avons vu plus haut que la fille de Pentéphrès était vouée à la déesse Neith ou à CELLE QUI S’EST ENGENDRÉE D’ELLE-MÊME. Car, ainsi que le rappelait Champollion en citant Plutarque, le nom propre de cette divinité signifie en langue égyptienne : « Je suis venue de moi-même ». Figure androgyne arborant les attributs des deux sexes, elle fut particulièrement vénérée dans la ville de Saïs (située en Basse-Égypte) où son temple portait la fameuse inscription : « Le fruit que j’ai enfanté est le soleil ». Aussi, nous ne serons pas surpris d’apprendre que cette déesse de la résurrection fut la protectrice des abeilles qui, à l’instar de la mère divine, connaissent le secret pour transformer la matière brute (les sucs végétaux) en un flot de lumière (le miel). A en croire des récits élaborés plus tardivement, Neith aurait tissé l’univers avec la navette dont le symbole ovoïde apparaît sur sa coiffe, de même que dans l’écriture hiéroglyphique de son nom. Et la légende raconte que, le jour où les hommes sont nés des larmes du soleil, la déesse « dispensatrice de la victoire » serait venue leur enseigner son art du tissage pour qu’ils ne vivent pas nus… Ce geste de Neith étant loin d’être anodin, puisque la nudité est précisément le SIGNE DE LA CHUTE dans le récit du péché originel : « La femme vit que l’arbre était bon à manger et séduisant à voir, et qu’il était, cet arbre, désirable pour acquérir le discernement. Elle prit de son fruit et mangea. Elle en donne aussi à son mari, qui était avec elle, et il mangea. Alors, leurs yeux à tous deux s’ouvrirent et ils connurent qu’ils étaient nus ; ils cousirent des feuilles de figuier et se firent des pagnes » (Genèse, Chapitre 73, Versets 6 et 7). D’après ce passage, Adam et Eve n’auraient cherché qu’à masquer les parties sexuées de leurs corps avec les pagnes qu’ils avaient fabriqués. Seulement, par cet acte marquant leurs différences, l’homme et la femme rompirent l’unité qui faisait d’eux « une seule chair » (Genèse, Chapitre 2, Verset 24). Une rupture prenant, en outre, la dimension d’un drame cosmique dans cette parole de l’évangile de Philippe : « Si la femme ne s’était pas séparée de l’homme, elle ne serait pas morte avec l’homme. Sa séparation a été à l’origine de la mort » (Logion 78). Mais s’il est difficile d’imaginer que la mort n’existait pas avant le jour fatal où Eve s’est éloignée d’Adam, le mystère s’éclaircit quand on sait que l’homme et la femme sont les symboles kabbalistiques de ces principes « contraires » devenus les agents de la création.

Aux quatre coins de la Terre, nous retrouvons les mêmes traditions sur les origines du monde, lesquelles prétendent que tout a commencé avec la DIVISION de la lumière et des ténèbres qui sont « frères et sœurs » (évangile de Philippe, Logion 10). Car les deux opposés – le masculin/positif et le féminin/négatif correspondant à l’Aleph et au Beith de l’alphabet hébreu – ne faisaient qu’Un avant la « déchirure » ayant donné naissance à cet univers de vie et de mort… Un univers de l’éphémère où l’homme serait le seul à pouvoir rétablir l’unité perdue, en découvrant que le feu divin (Aleph ou le Bien-Aimé) brûle dans le sang (1) de son enveloppe physique (Beith ou la Bien-Aimée) pour engendrer, « quand son heure sera venue » (2), cet être parfait semblable aux enfants conçus dans la chambre nuptiale ; ces ENFANTS DE DIEU qui, n’étant pas nés de la chair, peuvent contempler face-à-face le visage de leur Père : « Les enfants nés dans la chambre nuptiale sont dans le repos, ils n’ont besoin de rien d’autre, la contemplation leur suffit. Par cette contemplation, ils demeurent parmi les corps glorieux » (évangile de Philippe, Logion 87). Et le cantique de Salomon, tout autant que l’histoire de Joseph et Aséneth ou les mythes fondés sur les mystères de l’ancienne Égypte, n’aurait d’autre but que de nous révéler notre incroyable destinée : celle de renaître, par nous-mêmes, sous la forme d’un Vivant au corps plus éclatant que le soleil ! Parce qu’une fois que l’homme charnel à recouvert sa nudité en revêtant la TUNIQUE DE LUMIÈRE des ressuscités, il deviendrait aussi éblouissant que la fille de Pentéphrès drapée dans sa robe « toute pareille à l’éclair ». Or, malgré sa nature échappant aux lois connues de la physique, c’est bien un flash de lumière – d’une durée aussi brève qu’intense – qui imprima sur le Saint Suaire la double image (de face comme de dos) du crucifié auquel on attribue ces mots : « Si l’on vous demande : d’où êtes-vous ? Dites-leur : Nous sommes nés de la Lumière, là où la lumière naît d’elle-même elle se tient droite, et se révèle dans leur image. Si l’on vous demande : qui êtes-vous ? Répondez : Nous sommes ses fils et les bien-aimés du Père, le Vivant » (évangile de Thomas, Logion 50).

 Tout au long de cette étude beaucoup trop brève, nous avons tenté de démontrer que l’auteur du Cantique des cantiques avait eu recours à un langage d’une extrême subtilité, afin de cacher autant que possible la « chose » à propos de laquelle Charles d’Hooghvoorst écrivit : « Depuis les origines, les Maîtres de la grande famille de la Gnose de l’Homme se sont transmis, en le révélant à l’humanité exilée, l’identique message prophétique d’Hermès. Mais ces maîtres de la Parole l’ont exprimé diversement, chacun à sa manière ; ne nous y trompons pas cependant : ils nous disent seulement à quoi la chose ressemble, selon la formule habituelle des rabbins cabalistes, car « les mots disent la chose, mais la chose n’est pas dite par les mots ». Ils ne parlent jamais que par allusion. » Toutefois, si les mots sont réellement impuissants à exprimer LA chose qui dépasse l’entendement humain, ils renferment eux-aussi bien des secrets… Et si nous devions n’en retenir qu’un, ce serait le mot Amour (Ahavah en hébreu) que Carlo Suarès interpréta comme personne ne l’avait fait avant lui : « Mais puisque l’amour est le thème central du Cantique, il faut lire le schème amour : Ahavah (Aleph – Hé – Beith – Hé), pour comprendre que ce mot si galvaudé et dont on se demande s’il se rapporte à un sentiment animal, humain ou divin, n’est autre que : « Aleph vivant, Beith vivant ! »

Magali CAZOTTES

  • La présence dans le sang du « feu de la résurrection » nous étant dévoilée à travers le nom d’Adam qui associe la lettre A de l’Aleph (symbole de l’immanence divine) au mot hébreu DAM (sang).
  •  A tous ceux qui le pressaient de révéler sa nature de Messie, Jésus répétait sans cesse que son « heure n’était pas encore venue ». Et pour le même motif, la Bien-Aimée du cantique met en garde les filles de Jérusalem, en les conjurant – par trois fois – de ne pas réveiller la flamme de l’amour « avant l’heure de son bon plaisir » (Cantique des cantiques, Chapitre 2, Verset 7).

Bibliographie :

« Le Cantique des cantiques » de Carlo Suarès, éditions Mont Blanc.
« La Bible de Jérusalem », éditions du CERF, 1993.
« Saint Bernard ou la puissance d’un grand initié » de Claude Clément, éditions Fernand Lanore.
« Histoire de Joseph et Aséneth » aux éditions Berg International.
« La sainte Bible », version établie par les moines de Maredsous.
« Dictionnaire de la Bible » d’André- Marie Gérard, éditions Robert Laffont.
« Dictionnaire des symboles » de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, éditions Robert Laffont.
« Le Linceul de Jésus de Nazareth, cinquième évangile ? » de Dominique Daguet, éditions du Jubilé.
« Le suaire de Jésus de Nazareth » de Barbara Frale, éditions Bayard.
« Les symboles dans la Bible » d’Albert Soued, éditions Jacques Grancher Editeur. – « Panthéon égyptien » de Champollion le Jeune, éditions Jean de Bonnot.
« L’évangile de Philippe » traduit par Jean-Yves Leloup, éditions Albin Michel.
« L’évangile de Thomas » traduit et commenté par Jean-Yves Leloup, éditions Albin Michel.
« Le Fil de Pénélope » d’Emmanuel d’Hooghvorst, chez Beya Éditions.

English version : à améliorer (suggestions bienvenues)

THE SONG OF SONGS: A RESOLVED ENIGMA?

« The whole world is not worth the day the Song of Songs was given to Israel« 

(Rabbi Akiva’s words from the Michna Yadaïm III, 5)

 In the unanimous opinion of critics, the Song of Songs is the most beautiful song of love ever written. It is also the the most abstruse book of the Old Testament, that one that has ceased to fascinate the exegetes by its strangeness, before becoming the center of interest of all who see in it the pinnacle of the biblical revelation. But nevertheless the canticle attributed to King Solomon does not really give the impression of a religious book, since it comes in the form of a compilation of poems declaimed by a couple of lovers whose words have strong erotic accents…It is therefore not surprising that it was not until the first century of the Christian era that the Jews agreed to include it in their canon, deciding to put it between Ecclesiastes and the Book of Wisdom. However, without the decisive authority of Rabbi Akiva, the canticle par excellence would surely have been relegated among the forbidden works, as we confirm these comments of Adolphe Lods reported by Carlo Suarès: « The canonicity of the song was very controversial. In fact, one hesitated between the authority of the name of Solomon, on the one hand, and the profane character found in the book, attested by Tosefta Sanhedrin XII. And the rabbis were willing to « hide » the book, that is to say, to declare it, not profane, but secret, forbidden to the current reading.” Thus, the disclosure of this book would be almost a miracle, because no man outside Akiva could convince his contemporaries that the most « sulphurous » hymn was really in the Holy Scriptures.

 Akiva’s great reputation allowed him to impose his ideas without much difficulty, despite the fact that he was clearly distinguishable from other rabbis. If we know enough about the life of this man (born around the year 40) who would have died as a martyr for opposing the domination of the Romans, the tradition is formal on one point: Akiva was a Kabbalist knowing the secret of the letters « crowned ». Holder of knowledge having made him recover the hidden meaning of the Torah, this master in Israel was undoubtedly the best placed to judge the value of the Canticle, suggesting that it should be interpreted as an allegory of the relationship of love that Yahweh has with his people (a vision taken up by the Christians who will see in the Beloved and the Beloved the figures of Christ and his Church). However, Kabbalah has always forbidden to lift the veil on these arcana that must be hidden from the uninitiated. Also, it is likely that Akiva revealed only a tiny part of the mysteries he discovered in the Song of God … And since the famous rabbi managed to make recognize the sanctity of this book, a considerable number of scholars tried to pierce his enigmas, sometimes by dedicating their entire life (like Origen, the illustrious father of the Church, or Saint Bernard who wrote his 86th sermon on the Canticle the very day of his death).

We will never know how many of these researchers – illustrious or unknown – have actually achieved their goal. But the question that now arises is this: can we still read the Song of Songs in the manner of Kabbalists? The remarkable works of Carlo Suares have proved to us that this is always possible for anyone learning to decipher the coded language of the letters-numbers (Authioth) of the Hebrew alphabet. Nevertheless, as Akiva taught, EVERYTHING is a symbol in the holy books, and the solution of the Canticle lies precisely in these « image-words » which take on new meaning when illuminated in the light of Kabbalah.

It is written in the First Book of Kings that the heir to David’s throne began his reign by marrying the daughter of Pharaoh: « Solomon became the son-in-law of Pharaoh, the king of Egypt; And he took Pharaoh’s daughter for a wife, and brought him into the city of David, until he had finished building his palace, the temple of Yahweh, and the wall of Jerusalem « (Chapter 3, verse 1). This passage from the Old Testament led to the belief that it was Solomon’s passion for his first wife that would have inspired him with the Song of Songs where, from the prologue, we find this passage seeming to evoke the introduction of the Egyptian into the city of David: « The king brought me into his apartments » (Chapter 1, Verse 4). Only the first verses of the Canticle immediately deceive us as to the identity of the author: « Let him kiss me with kisses from his mouth. Your loves are more delicious than wine; the aroma of your perfumes is exquisite; your name is an oil that is poured out, which is why young women love you « (Chapter 1, Verses 2 to 4). It is obvious that if this song had been composed by Solomon himself, the legendary sovereign would have expressed himself otherwise than through the mouth of the Beloved …Moreover, this one will occupy the first role from beginning to end, as if her point of view was much more important than that of the Beloved. On the other hand, the sun-tanned lover who calls herself « black and yet beautiful » provides us with a further clue to her links with Egypt, the land of the BLACK EARTH (the one that comes to fertilize the Nile silt by giving her her dark color, and that we find in the representations of the goddess Isis having itself inspired the statuary of our black virgins). Above all, however, the Canticle has astonishing similarities to Egyptian love songs, which themselves constitute a unique literary genre.

Appeared during the period of the New Kingdom, the poetic songs of ancient Egypt have surely been a source of inspiration for the author of our hymn. For, as one of the papyri discovered in 1928 in the funerary chapel of Deir el Medineh tells us, these poems portray exactly the same tragedy that lovers experience when they are separated from one another: « There are seven days yesterday that I did not see the Aimee. The disease has entered me, to the point where I find myself in a state where my body is heavy, and that I lose consciousness of myself. If the doctors came to me, their remedies would not appease me. Ritualist priests, hardly any way out through them. I can not identify my illness. It’s just telling me « Here it is! Which heals me. Only his name relieves me. Only the comings and goings of his messages heal my heart. More useful for me the Aimée than any remedy whatsoever. It is more effective for me than the medical corpus. My hello would be that she enters from outside. I would see her, and then I would be healthy again. Would she open her eye that my body would be reinvigorated. She would speak, and then I would resume my strength. I would have to kiss her so that she would remove evil from me. (But) it’s been seven days since she left me!  » In the same way, the Beloved of the Song calls for the kisses of her Beloved, because it is the only way for her to heal from this « evil of love » which makes her say, like a moribund imploring his healing: « Support me with grape cakes, revive me with apples, for I am sick of love » (Chapter 2, Verse 5). Further on, the Canticle still lets us understand that the quest of the Beloved will literally lead it to the end: « I opened to my beloved, but turning my back, he was gone! His flight made me give up the ghost « (Chapter 5, verse 6). From that moment, the Beloved will not be able to escape death … until the Beloved returns to unite with her to restore her to life. And from then on, we understand that this crazy love story depicts in pictorial terms the redemption or « redemption » of the Flesh (mortal) by the (eternal) Spirit that dwells in it, as we are told in a an equally symbolic way the novel of Joseph and Aseneth.

            Attributed to a Jew living in Egypt in the first century of our era, the book entitled « The Prayer of Aseneth » (according to the title given by tradition) is a curious book whose frame is based on this short passage of Genesis evoking the marriage between Joseph, the « beloved » son of Jacob, and the Egyptian Aseneth: « The Pharaoh nicknamed Joseph Saphnat Panach and gave him Asenet wife, daughter of Putiphar, priest of On » (Chapter 41, Verse 45). Surprisingly recalling Solomon’s misalliance with Pharaoh’s daughter, the marriage of Joseph – renamed Saphnat-Panéach which means « God says he is alive » – ​​with Aseneth or the woman « dedicated to the goddess Neith » is the central theme of the novel but this strange narrative remains incomprehensible if it is considered a simple transposition of the story reported in Genesis. Speaking in Greek, its anonymous author encourages the reader to look beyond appearances, constantly resorting to the process of allegory. According to this method, he gives the father of Aseneth the name of Pentéphrès to designate both the « father of the bride » (translating the Greek word Pentéros used for the root of the name) and the man in mourning who is « All in ashes » (forming a play on words with Pan, « all », and Tephra, « ashes »); the latter contrasting singularly with the « solar » character of Joseph who makes a dazzling entry into the house of Pentéphrès: « Joseph wore a wonderful white tunic, and around his shoulders a garment of purple linen woven of gold. A crown of gold was placed on his head; around the crown, twelve precious stones sparkled twelve golden rays; he held in his right hand a royal scepter, and, on the other, an olive branch loaded with fruits”. Note that Joseph has an aspect as radiant as the Beloved of the Canticle, who recognizes himself between ten thousand with his head « of pure gold » (Chapter 5, verse 11). And the moment she looks at Joseph, Aseneth will fall in love with this son of God, crying, « What man could give birth to such beauty, what breast to give birth to such a light? « 

Although the Egyptian is of a nature « inferior » to hers, Joseph recognizes in her a SISTER when he learns that « it is a virgin who hates every man« . This relationship (the same as the lovers of the Canticle claim) is confirmed by the attitude of Pentéphrès who, showing the son of Jacob, said to his daughter, « Approach and kiss your brother« . But in spite of her unsurpassed beauty, Aseneth is rebuffed by Joseph thus explaining his gesture: « It is not fitting for a godly man, who blesses with his mouth the living God, who eats the blessed bread of life, who drinks the blessed cup of immortality, and who is anointed with the anointing blessed with incorruptibility, to embrace a strange woman who, she, blessed with her idols dead and dumb, eats at their table the bread of suffocation drink, during their libations, the cup of treachery, and is anointed with the anointing of perdition.  » Joseph’s words are a perfect glimpse of the peril threatening the beautiful Egyptian woman, who is doomed to die because she has not yet tasted the Bread of Life … Having become aware of the horror of her condition, the daughter of Pentéphrès implored Joseph’s blessing with her eyes bathed in tears, before going to lock herself in her room where she put on a black « soot-colored » tunic. After which, renouncing the gods of Egypt, the young virgin gets rid of all her wealth to mourn for herself: « She girded her loins with a bag, she untied the braid of her hair and the covered with ashes. She struck her breast redoubled with both hands, and threw herself on the ashes, weeping bitterly, and moaned all night till dawn. In the morning she got up and this is what she saw: the ash beneath her, soaked by her tears, had become a slime. Aseneth fell into the ashes a second time, and stayed there until sunset. So she did for seven days, without tasting anything.

Like Aseneth’s beloved Beloved of the Canticle, Aseneth discovers that « love is as strong as death » u and that her destiny is to return to the dust, as these words of Abraham remind us: « I am very bold to speak to my Lord, who am dust and ashes » (Genesis, Chapter 18, verse 27). But on the EIGHTH DAY, Aseneth rises from her bed of ashes to receive the visit of an envoy from heaven who has come to announce the end of her mourning:

« She lifted up her eyes and saw a man in every way like Joseph by the robe, the crown, and the royal scepter. But his face was like lightning, his eyes were like the brightness of the sun, the hair of his head like a blazing flame, his hands and feet like iron reddened in fire. At this vision, Aseneth fell on the ground, in fear and trembling. The man said to him, « Reassure me, do not be afraid, get up and I’ll talk to you. And Aseneth arose, and the man said, Take off the black tunic which you have clothed, the sackcloth of your loins, shake the ashes of your head, and wash your face with living water. Then put on a new, immaculate robe, gird your loins with your shining belt, the double belt of virginity. Then come back to me, and I will tell you the words that are for you.” The change of dress symbolizing a change of nature, Aseneth must receive a name more in keeping with her new condition. This is why the heavenly man announces to her that she will now be called « City of Refuge » (making her the symbol of the New Jerusalem). And to complete his metamorphosis, he invites her to share the food of the Immortals in the form of a ray « white as snow and full of honey, from which emanated a smell like the smell of life« ; this RAY OF HONEY that the Beloved of the Song goes to seek in the garden of his Beloved: « I enter my garden, my sister, my fiancee, I pick my myrrh and my balm, I eat my ray with my Honey, I drink my wine with my milk « (Chapter 5, Verse 1).

The story of Joseph and Aseneth has too many similarities with the Song of Songs that the first is not a « fictionalized » version of the second. On the other hand, the two books differ on one essential point because, while the lovers of the Canticle are constantly found to better lose themselves, Joseph will seal an eternal covenant by marrying with the TRANSFIGURED woman who will have become worthy of him: « Aseneth is leaned over the water of the basin above the conch. His face was like the sun, and his eyes like the morning star when he rose … When he saw her, Joseph said to her, « Come here, near me, holy virgin, for I have received good news from heaven. who told me everything about you. Joseph stretched out his hand and squeezed Aseneth in his arms, and she did the same; they kissed each other for a long time and revived each other’s breath”. The verb « to revive » indicates to us that it is not a simple kiss between fiances, but of the KISSING OF GOD which symbolizes among the Kabbalists the fusion between the divine principle (the husband) buried within our envelope carnal (the wife). However, at the time Solomon’s song was written – around the fourth century BCE – the process of spiritual weddings remained abstract, even for the most pious men who saw it only as a metaphor for the soul aspiring to melt into divinity; while the author of the novel Joseph and Aseneth was able to get a much more concrete idea, since he would have written his work only a few years after the death and resurrection of a man named Jesus …

Moreover, from the fourth chapter of the novel, the attentive reader

u Song of Songs, Chapter 8, Verse 6.    

discover a detail directly related to the history of the Passion: « Then Pentephres continued: » Behold, Joseph, the Lord of God, comes to us today; he is the head of all Egypt; Pharaoh appointed him head of our country and he supplies the whole land with grain to save it from the coming famine. Joseph is a pious man, temperate and virgin, like you today; he is also a powerful man by his wisdom and his science; the Spirit of God is upon him, and the grace of the Lord is with him. Come, my child, I will give you to him for a wife; you will be his wife and he will be your husband forever. When Aseneth heard her father’s words, a great sweat of blood spread over her, she felt a violent anger, and, casting sidelong glances, she exclaimed, « Why, my lord and father, does he speak? so, and will he deliver me as a prisoner to a man of another race, an exile sold into slavery? « 

For an ancient text, the allusion to blood sweat – the rare pathology that modern medicine has called hematidrose or « blood dew » – is quite exceptional, and it does not find an equivalent that in this passage of the Gospel of Luke recounting the night of agony that Jesus lived before his arrest: « Entered into agony, he prayed more urgently, and his sweat became like large drops of blood that fell to the ground » (Chapter 22, Verse 44). Until the second half of the twentieth century, one could believe that this description was only a fantasy of the author who wanted to accentuate the dramatic aspect of the situation. But, thanks to the analyzes carried out on the Holy Shroud for more than thirty years, we hold today the proof that the body of the man wrapped in the shroud of Turin did indeed undergo the terrible effects of the hematidrose, as Dominique Daguet aptly remarks: « The blood stains on the shroud have an astonishing rosy color for 20 centuries old blood: the vivacity of the color due to the presence of bilirubin, a substance which comes from the degradation of hemoglobin and is responsible for the brown color of the feces. It normally occurs during jaundice, but also when the subject, suffering from an absolutely intolerable suffering – we can then speak of deep anxiety, reaching the roots of being – presents the symptom of sweat blood or hematidosis « .

Given the highly symbolic nature of Joseph and Aseneth’s novel, we are led to wonder why his author was keen to evoke the « sweat of blood » of the future wife. Admitting that the anonymous scribe had knowledge of the hematidrose that struck Jesus of Nazareth (whose name, drawn in Greek letters, appears distinctly on the scriptures found on the shroud of Turin), it remains to discover why a Jew living in Egypt chose to portray the Aseneth character as a feminine replica of the man returned from the dead … To solve this new riddle, we must remember that in the eyes of the people of Israel, Egypt Traditionally represents the LAND OF SLAVERY. This is why Kabbalists have associated their image with the constraints of the human condition, and more particularly with the tyranny of our bodies whose needs we must constantly satisfy, knowing that they are condemned to die. from the moment they come into the world. Claude Clément also reminds us that for the man of the Kabbalah, the flight from Egypt is not « a historical act, but a symbol of initiation to the principle of life, a resurrection« . By interpreting it according to the kabbalistic optics, the marriage of the « daughter of Egypt » with the Fort of God (nickname given to Joseph) thus becomes a metaphor of the Sacred Union that the elect must realize to reach the place of deliverance, this Promised Land where the MILK and the HONEY, which are the beauty of the Beloved, flow: « Thy lips, O bride, distil the virgin honey. Honey and milk are under your tongue « (Song of Songs, Chapter 4, verse 11). Note also that when they are associated, these two foods symbolize the fulfillment of the messianic promise, what Albert Soued’s words confirm to us: « Honey milk is a harmonious blend of lunar (milk) and solar (honey) characteristics. To savor this exquisite and fragrant mixture, unctuous and translucent, it is reborn to life … These two products take us back to Eden where the tree of knowledge of good and evil rubbed the tree of life in the middle of the Garden. Tradition says that these two trees will be confused in Messianic times when the knowledge will be universal and the evil will have been eradicated from the universe, that is to say when the honey will no longer ferment and we will be able to eat it with its rays. The mixture of milk and honey announces the end of Exile.” But since Adam and Eve were expelled from Paradise, all of humanity has been banished from its heavenly homeland. This is, at least, the first lesson taught in the Bible. Nevertheless, according to the principle that there is no harm without remedy, the Holy Scriptures affirm that we would be able to « restore » what was broken. On condition of following the glorious example of Aseneth whose true face is revealed through that of the most mysterious deity of the Egyptian pantheon.

We have seen above that the daughter of Pentephres was doomed to the goddess Neith, or to BORN OF HERSELF. For, as Champollion recalled in quoting Plutarch, the proper name of this deity means in the Egyptian language: « I came from myself ». An androgynous figure bearing the attributes of both sexes, she was particularly venerated in the city of Sais (located in Lower Egypt) where her temple bore the famous inscription: « The fruit that I have born is the sun ». Also, we will not be surprised to learn that this goddess of the resurrection was the protector of the bees who, like the divine mother, know the secret to transform the raw material (vegetable juices) into a stream of light (honey). According to stories elaborated later, Neith would have woven the universe with the shuttle whose ovoid symbol appears on his headdress, as well as in the hieroglyphic writing of his name. And the legend tells that, the day when the men were born from the tears of the sun, the goddess « dispenser of the victory » would have come to teach them its art of the weaving so that they do not live naked … This gesture of Neith being far from to be innocuous, since nudity is precisely the SIGN OF THE FALL in the story of original sin: « The woman saw that the tree was good to eat and attractive to see, and that it was desirable to acquire discernment. She took some fruit and ate. She also gives it to her husband, who was with her, and he ate. Then, their eyes both opened and they knew they were naked; they sewed fig leaves and made loincloths « (Genesis, Chapter 73, Verses 6 and 7). According to this passage, Adam and Eve would have sought only to hide the sexual parts of their bodies with the loincloths they had made. Only, by this act marking their differences, man and woman broke the unity that made them « one flesh » (Genesis, Chapter 2, Verse 24). A rupture taking, moreover, the dimension of a cosmic drama in this word of Philip’s gospel: « If the woman had not separated from the man, she would not have died with the man. His separation was the cause of death « (Logion 78). But if it is difficult to imagine that death did not exist before the fatal day when Eve moved away from Adam, the mystery clears up when we know that man and woman are the kabbalistic symbols of these « contrary » principles become the agents of creation.

At the four corners of the Earth, we find the same traditions on the origins of the world, which claim that everything began with the DIVISION of light and darkness that are « brothers and sisters » (Gospel of Philip, Logion 10). Because the two opposites – the masculine / positive and the feminine / negative corresponding to Aleph and Beith of the Hebrew alphabet – were only one before the « tearing » that gave birth to this universe of life and death … A universe of the ephemeral where the man would be the only one to be able to restore the unity lost, by discovering that the divine fire (Aleph or the Beloved) burns in the blood u of its physical envelope (Beith or the Beloved) to engender, « when its time will come » v, this perfect being similar to the children conceived in the bridal chamber; these CHILDREN OF GOD who, not being born of the flesh, can contemplate face-to-face the face of their Father: « Children born in the bridal chamber are in the rest, they do not need anything other, contemplation suffices them. Through this contemplation they remain among the glorious bodies « (Gospel of Philip, Logion 87). And Solomon’s song, as much as the story of Joseph and Aseneth or the myths based on the mysteries of ancient Egypt, would have no other purpose than to reveal to us our incredible destiny: to be reborn, by us as a living body with a brighter body than the sun! Because once the fleshly man has covered his nakedness by donning the TUNIC OF LIGHT of the resurrected, he would become as dazzling as the daughter of Pentéphrès draped in his « flash-like » dress. Yet, in spite of its nature escaping the known laws of physics, it is indeed a flash of light – of a duration as short as intense – that imprinted on the Holy Shroud the double image (of face as of back) of crucified to which are attributed these words: « If one asks you: where are you from? Tell them: We are born of the Light, where light is born of itself, stands upright, and reveals itself in their image. If you are asked who are you? Answer: We are his sons and the beloved ones of the Father, the Living One « (Gospel of Thomas, Logion 50).

Throughout this far too brief study, we have tried to show that the author of The Song of Songs used extremely subtle language to hide as much as possible the « thing » about which Charles d’Hooghvoorst wrote: « From the beginning, the Masters of the great family of Gnosis of Man have transmitted, by revealing it to the exiled humanity, the identical prophetic message of Hermes. But these teachers of the Word have expressed it differently, each in his own way; let us not be deceived, however: they only tell us what the thing looks like, according to the usual formula of the Kabbalist rabbis, because « the words say the thing, but the thing is not said by the words ». They never speak except by allusion.” However, if words are really powerless to express THE thing that goes beyond the human understanding, they also contain secrets … And if we had to retain only one, it would be the word Love (Ahavah in Hebrew). ) that Carlo Suarès interpreted as nobody had done before him: « But since love is the central theme of the Canticle, we must read the schema love: Ahavah (Aleph – Hey – Beith – He), to understand that this a word so overused and which one wonders if it relates to an animal feeling, human or divine, is none other than: « alive Aleph, Beith alive! « 

Magali CAZOTTES

u The presence in the blood of the « fire of the resurrection » being revealed to us through the name of Adam which associates the letter A of Aleph (symbol of divine immanence) with the Hebrew word DAM (blood).

v To all who urged him to reveal his Messiah nature, Jesus kept saying that his « hour had not come yet ». And for the same reason, the Beloved of the Canticle warns the daughters of Jerusalem, conjuring them – three times – not to awaken the flame of love « before the hour of her good pleasure » (Canticle Hymns, Chapter 2, Verse 7).

Bibliography :

  • « Le Cantique des cantiques » de Carlo Suarès, éditions Mont Blanc.
  • « La Bible de Jérusalem », éditions du CERF, 1993.
  • « Saint Bernard ou la puissance d’un grand initié » de Claude Clément, éditions Fernand Lanore.
  • « Histoire de Joseph et Aséneth » aux éditions Berg International. 
  • « La sainte Bible » , version établie par les moines de Maredsous.
  • « Dictionnaire de la Bible » d’André- Marie Gérard, éditions Robert Laffont.
  • « Dictionnaire des symboles » de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, éditions Robert Laffont.
  • « Le Linceul de Jésus de Nazareth, cinquième évangile ? » de Dominique Daguet, éditions du Jubilé.
  • « Le suaire de Jésus de Nazareth » de Barbara Frale, éditions Bayard.
  • « Les symboles dans la Bible » d’Albert Soued, éditions Jacques Grancher Editeur.
  • « Panthéon égyptien » de Champollion le Jeune, éditions Jean de Bonnot.
  • « L’évangile de Philippe » traduit par Jean-Yves Leloup, éditions Albin Michel.  – « L’évangile de Thomas » traduit et commenté par Jean-Yves Leloup, éditions Albin Michel.
  • « Le Fil de Pénélope » d’Emmanuel d’Hooghvorst, chez Beya Éditions.

 – « The Song of Songs » by Carlo Suarès, Mont Blanc editions.
– « The Bible of Jerusalem », editions of CERF, 1993.
– « Saint Bernard or the power of a great initiate » of Claude Clément, Fernand Lanore editions. – « History of Joseph and Aseneth » published by Berg International.
– « The Holy Bible », version established by the monks of Maredsous.
– « Dictionary of the Bible » by André-Marie Gérard, Editions Robert Laffont.
– « Dictionary of Symbols » by Jean Chevalier and Alain Gheerbrant, Robert Laffont editions.
– « The Shroud of Jesus of Nazareth, fifth gospel? Dominique Daguet, editions of the Jubilee.
– « The shroud of Jesus of Nazareth » by Barbara Frale, Bayard editions.
– « Symbols in the Bible » by Albert Soued, published by Jacques Grancher Editeur.
– « Pantheon Egyptian » of Champollion the Younger, editions Jean de Bonnot.
– « The Gospel of Philippe » translated by Jean-Yves Leloup, Albin Michel editions.
– « The Gospel of Thomas » translated and commented by Jean-Yves Leloup, Albin Michel editions.
– « Penelope’s Thread » by Emmanuel d’Hooghvorst, at Beya Éditions.

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