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Jésus et la Kabbale

« Les Juifs étonnés, disaient : « Comment connaît-il les lettres sans avoir étudié ? »

Évangile de Jean, Chapitre 7, verset 15

(Illustration : une version médiévale de l’Arbre de Vie)

Venu annoncer aux hommes la Bonne Nouvelle qui valut leur nom aux Évangiles –  du grec Euaggélion désignant une « bonne nouvelle » aussi bien que la « récompense » attribuée à son porteur – Jésus ne manqua pas de susciter l’étonnement de la foule en employant un langage obscur, autant que celui des Écritures dont le sens profond ne semblait accessible qu’à un tout petit nombre. Et nul ne savait mieux interpréter les textes sacrés que le fils de Joseph et de Marie qui, dès l’âge de douze ans, stupéfiait les docteurs du Temple par « la sagesse de ses réponses» (Luc, Chapitre 2, Verset 47). Quand il eut environ 30 ans, il fustigea l’aveuglement de ses persécuteurs en leur disant : « Vous scrutez les Écritures, parce que vous pensez avoir en elles la vie éternelle, et ce sont elles qui me rendent témoignage » (Jean, Chapitre 5, Verset 39). D’une audace inouïe, cette affirmation reposait aussi bien sur la prescience du fils de Dieu que sur les bases d’une connaissance secrète que Jésus n’était pas le seul à posséder… Abraham, le grand patriarche, aurait été le premier à recevoir la révélation de ce savoir véhiculé par la langue de l’Ancien Testament dans laquelle le linguiste Fabre d’Olivet reconnut le « pur idiome des antiques Egyptiens » ; celui-là même que parlait Moïse auquel on attribue l’inspiration du Pentateuque comprenant la Genèse, l’Exode, le Lévitique, les Nombres et le Deutéronome (l’ensemble de ces cinq livres formant la Loi mosaïque). Mais les Écritures restaient – et restent encore – totalement incompréhensibles pour les lecteurs ignorant les arcanes de la langue hébraïque, ce qui poussa le traducteur de l’Ecclésiastique à rappeler au lecteur qu’ « il n’y a pas d’équivalence entre des choses exprimées originairement en hébreu et leur traduction dans une autre langue ; bien plus, si l’on considère la Loi elle-même, les Prophètes et les autres livres, leur traduction diffère considérablement de ce qu’exprime le texte original » (Prologue de l’Ecclésiastique, Versets 21 à 26). Jésus, en revanche, comprenait parfaitement le langage mystérieux des rédacteurs de la Torah, et c’est en interprétant la Loi « à la lettre » qu’il put réaliser son incroyable destinée.

En hébreu, le mot « lettre » (Auth au singulier, Authioth au pluriel) ne désigne pas uniquement un caractère graphique, puisqu’on l’emploie également pour parler d’un SIGNE, d’une PREUVE, d’un SYMBOLE et même d’un MIRACLE… Ainsi, d’après le Sepher Yetsira ou Livre de la Création, c’est au moyen des dix nombres et des « vingt-deux lettres fondamentales, dont trois principales, sept doubles et douze simples » que le Dieu d’Israël aurait formé l’univers. Rédigé dans un langage crypté, ce livre mystérieux nous apprend que les lettres ont été tracées, permutées et combinées par le Tout-Puissant pour former l’âme de tous les êtres vivants. Puis, l’auteur anonyme du Sepher Yetsira se pose et répond à la question : « Comment les a t-il pesées et permutées ? ʼalef  avec toutes, et toutes avec ‘alef ; bet avec toutes, et toutes avec bet, et elles forment un cycle ». Classé parmi les documents apocryphes, l’évangile du Pseudo-Thomas (rédigé avant le Vème siècle de notre ère par un philosophe israélite se donnant le nom de Thomas) met aussi en lumière l’importance des deux premières lettres de l’alphabet à travers cet épisode légendaire de l’enfance de Jésus : « Un maître d’école, du nom de Zachée, qui se trouvait dans le quartier, entendit ce que Jésus disait à son père. Il était sidéré qu’un enfant s’exprimât de la sorte. Peu de jours après, il aborda Joseph et lui dit : « Tu as un fils plein d’astuce et d’intelligence. Confie-le-moi. Je lui enseignerai ses lettres, et quand il les saura je l’instruirai de toutes les sciences… Il énuméra donc à l’enfant toutes les lettres depuis l’alpha jusqu’à oméga, avec beaucoup de soin et de clarté. Mais Jésus, levant ses yeux sur son maître Zachée, lui dit : « Toi, qui ne connais pas les significations de l’alpha, comment veux-tu apprendre aux autres le bêta ? Hypocrite, enseigne d’abord  l’alpha, si tu le connais et alors nous te croirons quand tu nous parleras du bêta » (6, 1 à 3). Plus loin, un autre passage rappelle  une nouvelle fois le lien particulier qui unit l’Alpha au Bêta – les équivalents grecs de l’Alef/Aleph et du Bèt/Beith – lorsque Joseph décida de confier Jésus à un autre maître : « Celui-ci dit à Joseph : « Je lui apprendrai d’abord les lettres grecques puis les lettres hébraïques. » Ce maître connaissait les prédispositions de Jésus et il était inquiet. Cependant, ayant écrit l’alphabet, il se dépensa en de longues explications auxquelles l’enfant ne répondait mot. Enfin, Jésus lui dit : « Si tu es véritablement un maître, et si tu connais bien tes lettres, dis-moi la signification de l’alpha, et je te dirai celle du bêta » (14, 1 et 2).  

            Comme la plupart des écrits se vantant de rapporter les faits merveilleux qui ont    jalonné les premières années de la vie de Jésus, l’évangile de Thomas l’Israélite (qu’il ne faut pas confondre avec l’apôtre Thomas) présente tous les aspects d’une pure invention sans aucun intérêt du point de vue historique. Toutefois, à défaut de nous offrir un compte rendu exact des faits et gestes de l’enfant Jésus, ces récits imaginaires délivrent des enseignements fondés sur une vision « parallèle » du christianisme, et jugée trop hérétique pour avoir contraint leurs auteurs à utiliser un langage symbolique dont la signification devait échapper au plus grand nombre. Une méthode similaire fut employée par les mystiques juifs initiés à la Kabbale (l’hébreu qabbala signifiant « réception ») qui, dans sa forme la plus courante, se présente comme l’ensemble des techniques permettant de déchiffrer les textes selon une connaissance approfondie des Authioth. Toute la difficulté résiderait dans la façon d’interpréter les lettres que les kabbalistes comparent à des « écorces » ou à des « coquilles » (qlipot) façonnées pour recueillir la lumière de l’infini (En Sof ou le Sans Fin). En outre, chacune d’elles portant un nom distinct qui représente la somme des lettres rentrant dans sa composition – Aleph étant, par exemple, le produit des lettres Aleph, Lâmed et Phé, de même que Beith est celui de Beith, Yod et Tâv –  leur  valeur numérique se modifie lorsqu’on les lit « en plénitude » ; l’Aleph correspondant au chiffre 1 prenant alors la valeur de 111 en lui ajoutant celles de Lâmed (30) et de Phé  (80). Et c’est en faisant apparaître la Tri-Unité des trois UN du Aleph que nous pouvons commencer à cerner la démarche du Pseudo Thomas qui fit tenir à l’enfant Jésus ces propos annonçant la Trinité : « Apprends, maître, la disposition de la première lettre et remarque ses lignes droites et ce trait transversal qui les rapproche et les unit, tandis qu’elles se joignent en leur sommet. Le caractère de la lettre A se compose de trois signes, de même importance, de même qualité et d’égale mesure » (6, 4).

            Le Sepher Yetsira nous dit que c’est Dieu en personne qui révéla le secret des lettres à Abraham. Mais quels maîtres auraient pu enseigner à Jésus ce savoir étranger aux docteurs du Temple ? Même si l’on suppose que le fils de Marie était doté de dispositions innées, il reste le fait que nous ignorons tout de sa vie pendant une période de 20 ans, depuis le début de son adolescence jusqu’au moment où il est devenu un homme dans la pleine force de l’âge. Et de nombreux indices nous laissent supposer que Jésus a pu profiter de ce temps pour aller s’instruire auprès des Esséniens qui, selon Philon d’Alexandrie et l’historien Flavius Josèphe, « possédaient des livres de mystères et connaissaient des secrets qu’ils n’osaient pas dévoiler ». Ennemis des Pharisiens prenant la Loi au pied de la lettre, les Esséniens s’étaient retirés sur les rives de la Mer Morte pour y mener une vie à l’écart du monde. Se distinguant par leur refus de pratiquer les sacrifices d’animaux, ces moines de l’Ancien Testament faisaient promettre aux novices de ne rien révéler de l’initiation qu’ils allaient recevoir, et leur conduite vertueuse s’inspirait directement de celle des hasidim – les « Fidèles » ou les « Dévots » – qui furent à l’origine du mouvement essénien. Un des plus fidèles représentants de ces hommes pieux aurait été le scribe Jésus, fils de Sira et d’Éléazar, et c’est à lui que l’on devrait le texte de l’Ecclésiastique retrouvé en Egypte avant d’être traduit par son petit-fils aux environs de l’an 132 av. J.-C. Également connu sous les multiples appellations de Sirach, Siracide ou Sagesse de Sirach, ce livre serait le premier à évoquer la doctrine ésotérique de la mystique juive en adressant au croyant une véritable mise en garde : « Ne cherche pas ce qui est trop difficile pour toi, ne scrute pas ce qui est au-dessus de tes forces. Sur ce qui t’a été assigné exerce ton esprit, tu n’as pas à t’occuper de choses mystérieuses » (Ecclésiastique, Chapitre 3, Versets 21 et 22). Pourtant, dans un autre chapitre, celui que l’on nomme Ben Sira ne semble pas avoir de mots assez grands pour vanter l’homme qui se plonge avec soin dans la sagesse des anciens, conserve les récits des héros fameux, pénètre le sens des maximes, démêle les énigmes des proverbes, se complaît à percer le secret des paraboles et médite les mystères cachés en faisant « paraître l’instruction qu’il a reçue » (Chapitre 39, Verset 8). Lui-même s’étant évertué à transmettre cette instruction « de sagesse et de science » (Chapitre 50, Verset 27) à tous ceux qui possédaient assez d’intelligence pour comprendre les subtilités de son langage… Un langage familier aux PORTEURS DU SECRET (surnom que se donnaient les kabbalistes) ayant appris à discerner l’Esprit par-delà la Lettre.

            Appartenant à la collection des cinquante-trois parchemins découverts près de Nag Hammadi, en Haute-Egypte, l’évangile de Thomas nous rapporte ces paroles de Jésus : « Heureux qui a connu l’épreuve. Il est entré dans la vie» (Logion 58). Interprétés de façon littérale, de tels propos ont de quoi surprendre, puisqu’ils semblent insinuer que seuls les affligés pourraient entrer dans le royaume de Dieu, en excluant ipso facto les plus chanceux d’entre les hommes…  De son côté, l’auteur du Sirach implore le Seigneur de ne pas l’abandonner au JOUR DE L’ÉPREUVE à propos duquel il exhorte le lecteur : « Mon fils, si tu prétends servir le Seigneur, prépare-toi à l’épreuve» (Ecclésiastique, Chapitre 2, Verset 1). Remarquons, tout d’abord, que le mot « épreuve » est constamment employé au singulier, ce qui ne serait pas le cas si celui-ci voulait désigner les événements tragiques de l’existence. Par ailleurs, la racine du terme hébreu nissayone (épreuve) renferme plusieurs sens aussi différents qu’interdépendants : l’épreuve devenant alors synonyme de souffrance (physique ou morale), d’examen, de la manifestation d’un événement miraculeux ou bien encore de la victoire marquant le triomphe de l’éminence divine. Mais le bienheureux qui réussirait avec succès cet EXAMEN DE PASSAGE verrait s’accomplir la promesse du Dieu sauveur résumée dans cette phrase du Siracide : « Car tu as été pour moi un protecteur et un soutien et tu as délivré mon corps de la ruine» (Ecclésiastique, Chapitre 51, Verset 2).

            L’emploi de « mots-clés » est une constante de la tradition kabbalistique, mais leur interprétation devient d’autant plus ardue lorsque ceux-ci sont traduits dans des langues ne possédant pas la richesse d’expression de l’hébreu ou de l’araméen parlé par Jésus. Cependant, le grec présente une indéniable parenté avec les idiomes des anciens sémites, et les termes Basanos (ΒΑΣΑΝΟΣ) et Peira (ΠΕΙΡΑ) nous apprennent que  l’épreuve représente une expérience difficile devant servir de « vérification » ou de « test » pour juger de la valeur d’un être ou d’une chose. Et même si la liturgie catholique a choisi d’adopter le latin Tentatio au sens beaucoup plus réducteur, c’est bien le mot grec Peirasmos – relatif à un « jugement » ou à une « mise à l’épreuve » – qui est utilisé par l’évangéliste Matthieu (Chapitre 6, Versets 9 à 13) dans sa retranscription de la prière enseignée par Jésus pendant son fameux sermon sur la montagne, laquelle pouvait se décliner ainsi avant la réforme de Vatican II : « Notre Père qui êtes aux cieux, que votre nom soit sanctifié, que votre règne arrive, que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donnez-nous aujourd’hui notre pain de ce jour. Pardonnez-nous nos offenses, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés. Ne nous laissez pas succomber à l’épreuve, mais délivrez-nous du mal ». Comme l’interprétation erronée du grec épi ousios  (que l’on peut traduire par « supersubtantiel » ou  « au-dessus de l’essence ») qui a transformé en pain quotidien le pain de l’Esprit, la supplique du croyant implorant le Seigneur de ne pas le laisser succomber à l’épreuve a été dépourvue du sens profond que lui donnait l’Enseigneur Jésus, sans doute inspiré par ces propos du Psalmiste : « Scrute-moi, Yahvé, éprouve-moi, passe au feu mes reins et mon cœur » (Psaume 26, Verset 2). Car cette mystérieuse épreuve, à la fois redoutée et réclamée, serait le passage obligé pour accéder au Royaume trouvant son équivalent dans la croyance juive du MONDE À VENIR.

            Notion fondamentale de la pensée judaïque, le « monde à venir » (Olam Haba en hébreu) symbolise le lieu de la récompense pour les Justes qui seront parvenus à traverser, sains et saufs, la redoutable vallée de Hinnom (Gê-Hinnom ayant donné le mot Géhenne qui désigne une vallée « profonde » et « embrasée » par les feux de l’abîme). Représentant le but ultime à atteindre, l’Olam Haba est tellement inaccessible que même le regard des prophètes ne saurait y pénétrer, ce qui aurait fait dire à Isaïe que « nul œil n’a vu un autre dieu sauver ainsi ceux qui comptent sur lui» (Chapitre 64, Verset 3). Par contre, toutes les visions  prophétiques concernant les temps messianiques – figurés par la fameuse image du loup et de l’agneau paissant côte à côte – décriraient l’état idyllique des RACHETÉS de la Terre parvenus dans le monde de la perfection situé « au-delà » ou dans le « prolongement » du nôtre. Seulement, avant de franchir le seuil d’Olam Haba, il faut réparer ce qui a été brisé… En opérant la « restitution » ou la « restauration » (Tikkun) par laquelle s’effectue le « retour à Dieu » (Techouba), ce dernier marquant l’aboutissement du chemin accompli par l’âme ayant endossé de multiples corps (Guilgoul). Et le Tikkun fut au cœur de la doctrine visionnaire du kabbaliste Isaac Luria (né à Jérusalem en 1534) qui attribuait à l’être humain un rôle capital dans la restauration de l’ordre idéal, voyant en tout homme un véritable Messie en puissance. C’est pourquoi Henri Sérouya écrivit que « la réintégration du tout originel, telle que Luria la conçoit, est non seulement le but original de la création, mais aussi la fin mystérieuse de l’existence». Une FIN MYSTÉRIEUSE à laquelle personne n’aurait jamais assisté ; hormis peut-être les témoins qui étaient présents au moment de la mort du célèbre Rabbi Shimon bar Yohaï.

            Ayant vécu en Galilée entre la fin du Ier et le début du IIème siècle de l’ère chrétienne, Shimon bar Yohaï surnommé la « Lampe Sainte » est l’une des figures les plus emblématiques de l’histoire de la Kabbale. Les récits relatant sa vie quasi-légendaire le décrivent comme un homme doué de facultés extraordinaires, capable de communiquer directement avec le monde céleste ou par l’intermédiaire du prophète Élie dont la manifestation symbolisait l’intuition exceptionnelle du rabbi. Pour échapper aux romains qui l’avaient condamné à mort, Shimon bar Yohaï aurait vécu dans une grotte pendant 13 ans où, selon la tradition, il rédigea une partie des textes du Sepher Ha Zohar – le « Livre de la Splendeur » retranscrit au XIIIème siècle par Moïse de Léon – contenant toute la somme du savoir kabbalistique. Et c’est ce même Zohar, écrit en araméen, qui nous conte dans quelles étranges circonstances Shimon bar Yohaï acheva son existence : « Rabbi Chimone dit : « « L’heure est propice maintenant, et je veux entrer dans le monde futur sans honte. Aussi vais-je révéler devant la chekhina des choses sacrées qui n’ont pas encore été révélées jusqu’à maintenant, afin qu’on ne puisse dire que j’ai quitté le monde sans avoir pleinement rempli ma mission sur terre, ayant gardé ces mystères dans mon cœur pour les emporter avec moi dans le monde futur. Pendant que je vais vous parler, Rabbi Abba consignera mes paroles par écrit. Mon fils Rabbi Éléazar les répétera et les autres collègues méditeront en silence. » Rabi Abba dit : « À peine la Lampe Sainte prononça le mot « vie » que ses paroles s’arrêtèrent. Moi, j’écrivais et je croyais avoir encore beaucoup à écrire, mais je n’entendais plus rien. Je ne pouvais pas lever la tête, car la lumière était très grande et je ne pouvais pas la contempler. Tout d’un coup je fus saisi de crainte, et j’entendis une voix qui disait : « la longueur des jours, et les années de vie. » (Prov.3.3) J’entendais une autre voix qui disait : « Il te demande la Vie. » (Ps.21,5) Pendant tout ce jour, le feu ne se retira point de la maison et personne ne pouvait s’en approcher, à cause de la lumière et du feu qui l’environnaient. J’étais là étendu à terre et je poussais des cris. Mais quand le feu se fut retiré, je vis que la Lampe Sainte, le Saint des Saints, avait été enlevée de ce monde… Ses disciples voulaient pleurer, mais ils ne pouvaient pas proférer une parole. À la fin, les disciples purent verser des larmes, et Éléazar, son fils, tomba trois fois sans pouvoir ouvrir la bouche. Enfin, il dit : « Père, père, nous étions trois et l’un est parti. Maintenant, les animaux pleureront, les oiseaux voleront et ils se cacheront dans les trous des rochers de l’immense mer (…) »

            Le peuple juif commémore la disparition de Shimon bar Yohaï (survenue le 33ème jour de l’Omer qui correspond au 18 Iyar du calendrier hébreu) en se rendant sur son tombeau érigé à Meron, une petite bourgade de Galilée située à une quinzaine de kilomètres du lac Tibériade. Puis, suivant la coutume, les pèlerins font brûler des feux de joie en souvenir du  mystérieux « feu » qui envahit la maison du rabbi le jour de sa mort ; un feu si particulier qu’il épargna la vie des deux autres rabbis – Abba et Éléazar – pour n’emporter avec lui que la Lampe Sainte… C’est ainsi que le « père du Zohar » serait rentré dans l’espace sacré du Olam Haba après avoir accompli son vœu, celui de révéler les secrets liés à la Chekhina incarnant la RÉSIDENCE de la gloire divine (Kabod). Et, par un curieux hasard, il suffit d’appliquer au livre de l’Exode les chiffres associés à la mort de Shimon bar Yohaï – 33 et 18 – pour trouver le passage où Moïse demande à Yahvé de lui montrer sa Gloire : « Moïse dit : « Montre-moi ta Gloire. » Et Dieu répondit : « Je vais faire passer devant toi toute ma splendeur, et je prononcerai devant toi le nom de Yahvé» (Chapitre 33, Versets 18 et 19). L’allusion à la « splendeur » nous renvoie à la signification du mot Zohar employé dans le livre de Daniel pour parler du vêtement de gloire que revêtiront les Justes aux temps de la fin : « Les doctes resplendiront comme la splendeur du firmament, et ceux qui ont enseigné la justice à un grand nombre, comme les étoiles, pour toute l’éternité» (Chapitre 12, Verset 3). Cela nous amenant à nous poser la question : que s’est-il réellement passé quand Shimon bar Yohaï a rendu son dernier soupir ? Ce Sage d’entre les sages aurait-il triomphé de l’ÉPREUVE en opérant la RESTAURATION qui permettrait de retrouver l’état glorieux d’avant la chute ? Ou doit-on prendre ce récit comme une allégorie destinée à nous instruire sur le plus grand secret de la Kabbale (ce même secret qui incita les kabbalistes à prendre le surnom de Meqoubal signifiant CELUI QUI EST REÇU, et leur permet d’affirmer que « la forme de l’homme, c’est la sainte Chekhina») ?  Pour pouvoir répondre à  toutes ces interrogations, il nous faut encore nous familiariser avec un concept essentiel de la Kabbale, celui de l’Arbre Séphirothique.

            Tout l’édifice de la mystique juive s’appuie sur la structure symbolique des dix sphères – les Sephiroth ou « rayons » – dont l’assemblage forme le schéma de l’Arbre de Vie. Reliée à la lumière primordiale de l’En Sof, la première Sephira est appelée Kether (la Couronne). Trônant au sommet de l’arbre, Kether se « dédouble » dans la deuxième et troisième sphères qui se nomment Hochma (la Sagesse) et Bina (l’Intelligence), lesquelles sont raccordées aux sphères de Hesed (l’Amour ou la Grâce) et de Geboura (la Rigueur). Occupant le centre de l’arbre, la sixième sphère nommée Thiphereth (la Beauté) se scinde comme Kether pour prolonger son action dans les sphères de Netzah (la Victoire) et Hod (la Gloire ou la Splendeur) qui, à leur tour, convergent vers Yesod (le Fondement), celui-ci  débouchant enfin sur la dixième sphère de Malkhout (le Royaume). Les trois Sephiroth placées à droite représentent le « Pilier de l’Amour » (le principe actif du masculin) et les trois Sephiroth situées à gauche le « Pilier du Jugement ou de la Rigueur » (le principe passif du féminin), tandis que les quatre Sephiroth positionnées au milieu figurent la « Voie Céleste » permettant à la lumière du Sans Fin de rayonner jusqu’à la dernière sphère qui est aussi le siège de la Chekhina. De même que la neuvième Sephira est le lieu du Zaddik (le Juste) incarnant la fondation du monde (Yesod Olam), car c’est seulement par son intermédiaire que la lumière de l’infini peut descendre jusqu’à la sphère la plus matérielle du Royaume tant évoqué par Jésus… Mais la gloire de l’Eternel ferait exploser la sphère de Malkhout si celle-ci lui parvenait directement, d’où l’importance des neuf premières sphères constituant autant de « paliers » à franchir dans les deux sens, puisque « le courant de bénédiction d’en haut doit d’abord être mis en mouvement par en bas» nous apprend Ernest Müller. L’être humain aurait donc le pouvoir de remonter vers le Principe ineffable par l’intermédiaire de la dixième Sephira qui serait à la fois le point de départ et l’aboutissement – l’Alpha et l’Oméga – du processus de remontée trouvant sa finalité dans l’Homme céleste (Adam Kadmon) ; cet homme TOUJOURS VIVANT à propos duquel Henri Sérouya écrivait : « Le Messie, futur homme perfectionné, correspond à l’Adam Kadmon. Tout en lui reflète l’expression directe de l’esprit, à un tel point que le Zohar considère son corps comme l’empreinte de l’âme, susceptible de se prêter aux observations physiognomoniques… Ses membres représentent les images du monde existentiel. Dieu ne peut être représenté d’aucune manière. C’est l’Adam Kadmon qui le symbolise sous l’aspect varié des Sephiroth ».

            Associées aux différents attributs de la divinité, les Sephiroth agiraient comme des TRANSFORMATEURS D’ÉNERGIE, pour reprendre les termes de Carlo Suarès qui nous explique pourquoi l’arbre séphirotique relève d’une symbolique identique à celle des Authioth : « Le mot « Sepher » en langue hébraïque désigne l’objet – livre, feuille, rouleau – sur lequel est tracée une écriture et, dans un sens élargi, le texte lui-même… Le même mot, prononcé selon des points-voyelles différents, Sepher ou Saphar, veut dire chiffre. Il est la racine de ce même mot en français. Ceci peut se rapporter au fait que cette écriture est celle d’un langage chiffré. C’est-à-dire que non seulement les lettres font fonction de chiffres, mais que ces chiffres ont un sens en tant que langage». Ainsi, les Sephiroth – mot que l’on traduit également par « numérations pures » – obéissent aux lois d’un langage qui utilise des CHIFFRES PARLANTS, au même titre que les lettres de l’alphabet hébreu conçues suivant les règles d’un code numérique immuable. Et le grand mérite de Suarès est d’avoir vu dans le rabbi Jésus un cabaliste initié au plus haut degré qui « connaissait le sens des lettres-nombres (mais) personne autour de lui ne comprenait ce langage, pas même ses disciples». C’est la raison pour laquelle Jésus n’eut aucun mal à pénétrer le sens des Écritures, en découvrant ce que Carlo Suarès allait exprimer dans un langage plus moderne : « la Genèse est, à sa source, un traité scientifique de l’énergie… Depuis toujours le principe rabbinique est que rien, dans le texte biblique, n’est dû au hasard, que chaque lettre, chaque répétition, chaque apparente erreur grammaticale a un sens précis. Les vrais cabalistes, ceux dont la connaissance précède l’étude, qu’ils  soient du IIe ou du XXe siècle, passent à travers les signes et sont en présence des énergies qui sont désignées. (Et) l’important est de savoir de source directe – et ce savoir est Qâbala – que la clé de cette Révélation-là est incluse dans le Aleph-Beith ».

            Nous avons souligné plus haut que l’évangile du Pseudo-Thomas ne cessait d’attirer l’attention du lecteur sur la signification à donner aux deux premières lettres, laissant supposer que l’auteur anonyme n’ignorait pas que le couple formé par Aleph-Beith renfermait la clé du mystère. Mais que veulent dire ces lettres en vérité ? Pour les kabbalistes, le Aleph représente la force toute-puissante agissant au sein de la création, ce que Carlo Suarès appelait le « principe abstrait de tout ce qui est et de tout ce qui n’est pas ». Quant au Beith, on l’associe à la Maison-Dieu et à tous les contenants servant de « demeures » à l’essence divine, en particulier le corps humain. Etant donné qu’Aleph est à l’Esprit ce que Beith est à la Chair, ces lettres sont le reflet de la 1ère et de la 10ème Séphira unies – malgré leur opposition – par la « colonne de lumière » qui les relie. Et le terme araméen ABBA (contenant la racine Ab, « père », à laquelle le Ba vient ajouter une plus grande familiarité pour souligner la proximité entre le  Père céleste et le Fils terrestre) est l’expression même de ce double courant de DESCENTE et de REMONTÉE que Jésus voulut enseigner à ses disciples en leur apprenant  le Notre Père… Seulement, il faut connaître les secrets du Aleph et du Beith  pour  comprendre toute la portée de cette prière, aussi profonde que ces paroles adressées aux romains par Paul de Tarse : « Aussi bien, vous n’avez pas reçu un esprit de servitude, pour vivre encore dans la crainte ; mais vous avez reçu un esprit d’adoption qui nous fait crier : Abba, Père ! » (Épître aux Romains, Chapitre 8, Verset 15). Ce cri doit nous faire prendre conscience que l’être humain n’est pas une simple créature soumise au bon vouloir du créateur, mais que son statut d’ENFANT lui donne le droit de parcourir « en sens inverse » le chemin des Sephiroth pour (re)conquérir le ciel ; à l’instar de Jésus qui n’a jamais prétendu au titre de fils unique, justifiant l’opinion de l’apôtre Paul qui voyait dans le Christ « l’aîné d’une multitude de frères » (Épître aux Romains, Chapitre 8, Verset 29) ou, pour employer le langage des kabbalistes, celui qui montra l’exemple en étant le premier homme à réaliser l’Œuvre du Char.

            Le Char de Dieu (Merkaba) est le thème le plus obscur de la mystique juive. D’autre part, le concept de la Maassé Merkaba (la « Structure » ou l’ « Œuvre » du Char) serait aussi vieux que la Bible, voire davantage, et son influence transparaît dans la tradition kabbalistique assimilant les lettres à des « chevaux de feu » et les mots à des « chariots de feu ». Traduit par  les termes grecs Ochéma (Оχημα) ou Arma (Αρμα) évoquant tout ce qui sert à transporter – comme un char, une voiture ou un navire – le mot Merkaba désigne plus spécialement un VÉHICULE d’une nature prodigieuse, puisqu’il permettrait à son heureux possesseur de s’élever jusqu’au plus haut des cieux… Symbole de l’ascension spirituelle telle qu’elle fut accomplie par le prophète Élie, le char de Yahvé est étonnamment similaire au char du Soleil qui enlevait les mortels désignés par Zeus pour les conduire au sein de l’Olympe, croyance que l’on retrouve dans l’oracle adressé à l’empereur Julien soucieux de connaître le sort qui lui était réservé après la mort : « Alors vers l’Olympe te conduira un véhicule de feu éblouissant. Et tu parviendras à la demeure paternelle dans la lumière éthérée». Exprimant la même idée, le chantre inconnu des Odes de Salomon (un recueil de quarante-deux poèmes datés du IIe siècle de notre ère) déclame au début de la troisième ode qu’il est « monté sur la lumière de vérité comme sur un véhicule», l’auteur ayant utilisé le mot Markabhta qui est l’équivalent syriaque de Merkaba. Enfin, Jean Daniélou rapporte ce curieux commentaire attribué au père de l’Eglise grecque Jean Chrysostome : « Nous, nous sommes portés sur le véhicule du Père. Lui-même en effet l’a reçu sur les nuées et nous, nous serons ravis sur les nuées ».

Comme nous venons de le voir, la DISPARITION CORPORELLE va de pair avec l’apparition du chariot de feu, l’exemple du prophète Élie étant le plus fameux. Cependant, le  « ravissement » peut aussi figurer l’extase de l’âme mise en présence de la puissance divine, ainsi que l’aurait vécue Ézéchiel pour avoir le privilège de contempler l’équipage du Seigneur. Mais si nous nous en tenons au témoignage du prophète, la Merkaba ne ressemblerait pas plus à un char qu’à n’importe quel autre véhicule : « J’eus donc une vision : Du nord soufflait un vent impétueux, un gros nuage avec une gerbe de feu rayonnante, et du centre, sortant du sein du feu, quelque chose qui avait l’éclat du vermeil. Au centre, on distinguait l’image de quatre êtres qui paraissaient avoir une forme humaine. Chacun avait quatre visages, chacun avait quatre ailes. Droites étaient leurs jambes, dont les sabots, semblables à des sabots de taureau, étincelaient comme du bronze poli… Quant à l’aspect de leurs visages, ils avaient tous quatre un visage humain par devant, tous quatre une face de lion à droite, tous quatre une face de taureau à gauche, et tous quatre une face d’aigle… Au milieu de ces êtres, on apercevait quelque chose comme des braises incandescentes, comme des torches circulant entre eux ; et de ce feu qui projetait un éclat éblouissant, jaillissaient des éclairs. Les êtres zigzaguaient, pareils à la foudre. Or, tandis que je contemplais ces êtres vivants, je vis à terre, à côté de chacun des quatre, une roue. L’aspect et la structure de ces roues étaient ceux de la gemme de Tarsis. Elles étaient toutes quatre semblables, et paraissaient construites de telle manière que l’une se trouvait engagée dans l’autre. Elles pouvaient se déplacer dans quatre directions, sans se retourner dans leur mouvement. Leurs jantes étaient d’une hauteur terrifiante, garnies d’yeux sur toute la circonférence. Quand les êtres vivants se déplaçaient ou s’élevaient de terre, les roues se déplaçaient et s’élevaient avec eux… Dominant la tête de ces êtres, il y avait quelque chose qui ressemblait à une voûte limpide comme le cristal, tendue au-dessus de leur têtes. Sous cette voûte leurs ailes étaient déployées jusqu’à se toucher, chacun en ayant deux qui lui couvraient le corps… Au-dessus de cette voûte, il y avait, semblable à une pierre de saphir, une sorte de trône ; et tout en haut de cette sorte de trône, une apparence d’homme. Je vis qu’elle avait l’éclat du vermeil, comme si elle baignait dans le feu depuis ce qui paraissait être ses reins et au-dessus, tandis qu’au dessous, je vis comme du feu qui répandait son éclat en tout sens… Cette vision, c’était l’image de la Gloire du Seigneur »(Ézéchiel, Chapitre 1, Versets 4 à 28).

            A bien y regarder, il n’y a rien dans la vision d’Ézéchiel qui puisse évoquer – de près ou de loin –  l’image d’un char. En revanche, le narrateur s’attarde longuement sur la description des VIVANTS aux quatre visages (tétramorphe) que l’Apocalypse de St Jean nous dépeint sous les traits de quatre êtres distincts : « Au milieu du trône et autour de lui, se tiennent quatre Vivants, constellés d’yeux par-devant et par derrière. Le premier Vivant est comme un lion ; le deuxième Vivant est comme un jeune taureau ; le troisième Vivant a comme un visage d’homme ; le quatrième Vivant est comme un aigle en plein vol » (Chapitre 4, Versets 6 et 7). Devenus les emblèmes des quatre évangélistes – Matthieu ayant été associé à l’homme, Marc au lion, Luc au taureau et Jean à l’aigle – les tétramorphes  sont les Êtres Saints (Hayoth) de la Kabbale qui nous précise également que le terme Ophanim ne désigne pas une vulgaire roue, mais une forme tournoyante « enfermée » ou « incluse » dans une autre forme. Des formes dont l’aspect éclatant fait irrésistiblement penser au double champ d’énergie qui traverse l’arbre séphirotique… Ce chemin de lumière que l’homme doit parcourir en passant par les quatre étapes de l’Incarnation, de la Mort, de la Résurrection et de l’Ascension (représentées par les quatre visages des Haytoth) afin de pouvoir siéger sur le trône de l’Adam Kadmon parvenu à l’UNION PHYSIQUE avec Dieu (Yihud). Car le corps humain, transfiguré par le feu du Tout-Puissant, est le seul véhicule capable d’atteindre l’Empyrée où ne sont acceptés que les « vivants divins » évoqués par Platon dans le Timée (69c). Et c’est ce qui explique pourquoi « toute représentation d’un personnage s’élançant dans un char de feu vers le domaine de l’immortalité est le symbole de l’homme spirituel», comme nous le rappellent Jean Chevalier et Alain Gheerbrant.

            Faute de preuves matérielles, nous ne saurons jamais si l’enveloppe charnelle de  Shimon bar Yohaï s’est transformée en Merkaba pour l’emmener au septième ciel. Par contre,  l’image imprimée sur le Linceul de Turin résultant de la déflagration d’une énergie inconnue –  conclusion à laquelle ont abouti les analyses scientifiques les plus rigoureuses – nous permet d’affirmer que l’homme du Saint Suaire s’est bel et bien ouvert à la lumière de l’Infini… Que son corps est devenu la « chambre nuptiale » où le Aleph et le Beith (le Roi et la Reine) se sont unis pour toujours, que le char d’Élie l’a emporté là où ses disciples ne pouvaient le suivre (Jean, Chapitre 7, Verset 34) et qu’il a accompli la métamorphose de l’Adam Kadmon  dont l’empreinte glorieuse fit dire à l’apôtre Paul que « la création en attente aspire à la révélation des fils de Dieu » (Épître aux Romains,Chapitre 8, Verset 19). Mais l’attente durera jusqu’à ce que les fils d’Israël, symbolisant l’humanité tout entière, réapprennent à entendre la LANGUE DES ANGES enseignée par la Kabbale. Et puisqu’il fut le premier à révéler aux non initiés le savoir inscrit dans les lettres de feu, nous laisserons le mot de la fin à Carlo Suarès : « Le processus de la vie échappe à notre intelligence, mais nous devons mettre en œuvre notre intelligence afin de ne pas échapper à ce processus de la vie ».

Magali CAZOTTES

Bibliographie :

– « La Bible de Jérusalem », éditions du CERF, 1993.
– « La sainte Bible », version établie par les moines de Maredsous.
– « Sēfer Yeṣīrāh ou Le Livre de la Création », traduit de l’hébreu, présenté et annoté par Paul B. Fenton, éditions Rivages poche/Petite Bibliothèque
– « La langue hébraïque restituée » d’Antoine Fabre d’Olivet, éditions Delphica.
– « Évangiles apocryphes » de France Quéré, éditions du Seuil.
– « Mystères de la Kabbale » de Marc-Alain Ouaknin, éditions Assouline.
– « Dictionnaire de la Bible » d’André- Marie Gérard, éditions Robert Laffont.
– « Histoire de la mystique juive » d’Ernest Müller, éditions Payot.
– « La kabbale » par Henri Sérouya, éditions Presses Universitaires de France.
– « La Bible restituée » de Carlo Suarès, éditions Cohérence.
– « Le Sepher Yetsira » de Carlo Suarès, éditions Arma Artis.
– « Dictionnaire des symboles » de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, éditions Robert Laffont.
– « Les symboles chrétiens primitifs » de Jean Daniélou, éditions du Seuil.
– « Les Odes de Salomon », texte traduit et présenté par Marie-Joseph Pierre, éditions Brepols.
– « Timée » de Platon, éditions GF Flammarion.

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